samedi 15 mai 2010

Baigorritzuli etape 04 Urepele - Banka

 J'ai déjà dévoilé quelques étapes du projet de l'association Auñamendi de Bayonne-Bidarrai
"Baigorritzuli" ou "Baigorri Tour" ou "Haute route de Baigorri en 6 étapes", projet de quelques 175 km de marche, de 9500m de dénivelé,sans balisage spécifique, de Bidarrai à Bidarrai passant par les villages de la vallée : Baigorri,Aldude,Urepel ,Baka,Bidarrai .
Les étapes ont pour nom :
Bidarrai-Baigorri par les crêtes d'Iparla et le vallon d'Apaloi,
Baigorri-Aldude par Autza jusqu'à col de Belaun,
Aldude-Urepele depuis Belaun par le tour du Kintoa et la ligne de division des eaux Méditerranée-Atlantique
Urepele-Banka par les bois du Kintoa ,les abords de l'altiplano de Burguete et la limite de Luzaide-Valcarlos
Banka-Baigorri par Adartza,Arrola,Munhoa
Baigorri-Bidarrai par Okostegi,Jara,Larla.
une étape parcourue reste à rédiger (Baigorri-Aldude)
une autre  à parcourir,comme c'est certainement la plus connue,donc pas de soucis pour les touristes de juillet ils pourront trouver des centaines de liens vers l'étape Bidarrai-Baigorri par le GR10.
Sur ce blog on pourra se référer aux liens suivant
http://arroileta.blogspot.com/2010/03/baigorritzulietape-3-des-aldudes-urepel.html
http://arroileta.blogspot.com/2010/03/baigorritzulietape-6-de-baigorri.html
http://arroileta.blogspot.com/2010/03/baigoritzuli-etape-5-de-banka-baigorri.html

la spécificité de ce Tour est d' éviter tout impact supplémentaire sur le milieu et de ne pas être balisé autre que sur les PLR ou GR,que seuls la toponymie ,l'histoire des lieux et ,pour la modernité, la trace GPS serviront de guide au randonneur.Les articles rédigés sur ce blog sont écrits pour agrémenter le parcours et pour cultiver l'imagination du voyageur.

toutes ces données seront accessibles sur les serveurs Wikiloc et GPX Visu sur les cartes Openmaps ou sur l'IGN français au 1/25k pour GPX Visu.
l'esprit d'aventure y sera aussi préservé .Nous ne donnerons aucune description précise et millimétrée du parcours ,les e-photos du blog sont assez précises pour imaginer le parcours.
la toponymie utilisée est celle de l'IGN du cadastre navarrais ainsi que celle du cadastre et de l'IGN français à la graphie de l'"euskara batua" près.

cette 4ième étape du tour de la vallée de Baigorri nous mènera aujourd'hui d'Urepel à Banca.
Ce tronçon a été difficile à tracer et imaginer car il n'existe pas d'itinéraire évident suivant la ligne de bassin versant qui ne serait trop long et qui ne dépasserait pas les 35 km et 1500m de dénivelé que nous nous sommes fixés comme contraintes maximales.
Rappelons nous que le tour est prévu pour 6 jours.

Nous reprendrons la traversée un peu plus loin que le col de Beraskoin où nous avions laissé la précédente étape.
Nous quitterons Urepele par le chemin neutre de Burguete à Baztan.
Nous atteindrons le ferme Bihurrietabuztanenea après 1h15 de cheminement .Nous continuerons plein Sud par le chemin d'Espinal qui traverse les somptueuses hêtraies de Txasperro jusqu'au col de Los Dos Puentes point de convergence avec le GR11,la senda pirenaica, pendant méridional du GR10.
D'entrée nos sens sont mis en émoi par le chant d'un pic à dos blanc qui volète de branches en branches .Notre naturaliste de service fait des bonds et refuse de continuer,la raison la reprend.
Cette éphémère rencontre nous donnera du baume au cœur.
Nous suivrons les balises rénovées du GR 11 sur les pentes du bassin versant d'Aldaparriko malda pour rejoindre le col (1145m) entre Menhaundi et Lupuzuri.
Nous toucherons les premières plaques de neige tombée en début de semaine.
Lupuzuri est dépassé non sans peine.Maintenant l'itinéraire prendra la direction du Septentrion.(Nord)
Nous ne quitterons plus cette direction.
Les reconnaissances de ces dernères semaines vont nous aider malgré la neige qui ralentit notre progression.
Arregixelai et Uztarketakolepoa seront descendus en technique de ramasse.Un vrai temps d'hiver en mai.
Puis le tumulus d'Atalotzi pointera sur le parcours.
Nous remonterons la Peña del Soldado et courrons d'un pas rapide vers le Pilotasoro du Lindus.
Pas le temps de trainer à la redoute du Lindus car giboulées et averses de grêle nous enveloppent et  glacent nos pantalons.
Nous prenons juste le temps d'un thé chaud dans une palombière en attendant que les évènements passent.
Nous avons maintenant laissé la ligne de la division méditerranée-atlantique.
Il faut s'atteler aux huit kilomètres de crête transfrontalière qui sépare Baigorri et Luzaide.
C'est un inventaire à la Prévert qui  attend le marcheur avide de toponymie.
Suivant la vallée, les lieux différent dans leur appellation.
Si quelques uns peuvent s'entendre de ci de là,les cartographes s'en sont donnés à cœur joie pour brouiller les pistes.
Du col de Linduts jusqu'à Argaraimendigaina on trouvera :
Axitoiko malda,Xapelarrikokaskoa,Kozkoten malda,Laurinagako zabala (Laurigna),Mendikorreta,Bilurritze,Elutshandiko Oihana,Elutzgaineko arbuita,Izoztegi,Bordalepokokaskoa, Bordakolepoa,Meatse,Meatseko lepoa,Argaraimendigaina.
A voir le grillage en place et le nombre impressionnant de mugarris (bornes frontières) on devine que les rapports de voisinage n'ont pas du être de tous repos au cours des ages.
Cela n'empêchera pas l'alouette des champs de vagabonder d'un coté à l'autre.
C'est aussi la rencontre avec le fameux bourdon Bombus Jonellus que nous avons trouvé par hasard transi de froid et qui attendait des jours meilleurs.
Au sommet d'Axistoi ,se trouve une redoute aux terrassements complexes de quadrilatères et de trapèzes imbriqués.
il est clair que chaque partie des fortifications avait pour but de diriger ses canons soit vers Valcarlos,soit vers Banka ou Ibañeta tout proche.
Cette redoute s'imbriquait dans le système défensif des redoutes de montagne de Trona,Lindus,Berdaritz ou Leizar ateka pendant les guerres de la Convention (1793) jusqu'à 1815.
D'après les témoignages de nombreux anglais et portugais y périrent en octobre 1813 ensevelis sous un mètre de neige."Mourir pour des idées d'accord,mais de mort lente" disait le poète....
Sur notre gauche, nous cheminons au dessus de la foret syndicale d'Haira .Au XVIII siècle, celle ci avait failli disparaitre pour cause de déforestation massive au profit de l'industrie minière.
Sur notre droite les landes à bruyères montent quasiment sur les crêtes à cause de l'abandon des pâturages et  l'arrêt des brulis en Luzaide.
Au gré des montées et descentes ,des averses d'orages et des rais rares, nous atteignons Argarai qui sera le point culminant ultime de la journée.
Un regard sur la montée à Adartza par l'éperon élancé d'Espila au menu de l'étape 5 et nous entamons la descente.
Nous rejoignons Banka par la crete d'Harrigorri.
Là des surprises naturalistes nous attendent.
Tourbières,mares,abreuvoirs , arbres morts ,épineux , véritables niches écologiques ,éparses et discrètes, nous ferons approcher l'anémone des bois,la scille printanière,l'euphorbe,l'ancolie violette ou blanche,le géranium herbe à Robert,le carex ,la renoncule aquatique pour la flore,
mais aussi la pie grièche écorcheur,oiseau rare,  observé une dizaine de minutes dans nos lunettes.
Dire que cet oiseau à l'habitude de coincer ses proies dans les épineux ou contre les barbelés avant de les avaler......
Un carabe doré s'enfuyait dans les hautes herbes tandis qu'une jeune chouette hulotte nous apparut sortie imprudemment de son vieux hêtre vermoulu ,immobile et aveuglée par la lumière du jour.
L'imprudente.
Dans les milieux aquatiques, nous pûmes observer une famille de tritons palmés dont les mâles se reconnaissent au mucron en bout de queue et aux testicules colorées et les femelles à leur cloaque gonflé.
Nous fîmes aussi la connaissance avec des sangsues et apprîmes d'une des nôtres, leur utilité dans la pharmacopée des civilisations montagnardes pour le traitement des escarres ou le nettoyage des plaies.
Une vraie leçon de choses ,alors que le soleil printanier enfin réchauffait nos organismes et séchaient nos vêtements.
Pour finir ,par le chemin de la croix,nous regagnâmes le village, guidés par les balises d'Euskal Trail qui avaient poussé tous les trente mètres depuis ce matin.
Horreur!! Une station d'orchidées se trouve sur le passage.
Dimanche prochain, ces pauvres plantes millénaires ne résisteront pas au piétinement des 900 coureurs, j'en prends le pari.
Au pas de l'homme ,sans à coup , avec ses 32 km et 1550m de dénivelé, cette étape riche en paysages et rencontres naturalistes,s'achève au pied du moderne mur à gauche (en construction parasismique) de Banca,village discret de la vallée au croisement des failles géologiques Azkoitia-Lourdes et  Dax-Pampelune, sur le nœud névralgique de la plaque pyrénéenne, là où les entrailles de la Terre sont les plus à vifs.
Le raconter est déjà une autre histoire.......n'apeurons pas les valléens.
bois de Txasparro
sur le chemin d'Espinal
 Abrakuko larrea


rocher totemisé : où aller ? nun gogoan ,han zagoan.....

sous Mendihaundi
lupuzuri
vers Roncevaux
Arregixelai
congère de 2 mètres vers Atalotzi
Bosques del Soldado
entre Lindus et Trona
Xapelarrikokaskoa et sa mugarri (en fond Lauriganagako Zabala)
Bombus jonellus (Axistoikomalda)
la crete inter-Nive

Bordalepokokaskoa
une sacrée équipe

Adartza :éperon d'Espila
vers le quartier d'Oihansoro de Banka
les grès rougeâtres d'Harrigorri
txabolak en ruine
Harrigorri de Banka et Autza enneigé (mai 2010)
digressions pastorales
Viguié et vigie de la vallée de  Baigorri :  Autza et ses 1300m


empreinte du renard
renoncule aquatique
scille printanière
géranium herbe à Robert
Carex
ancolie violette
ancolies violette et blanche
marroa
coeur de hetre
anémone des bois
carabe doré
larve de chenille
triton palmé
vue sur les parties génitales et le mucron
sangsue
xatorra-taupe
le meilleur pour la fin : jeune hulotte de la foret d'Haira tombée du nid
  repro interdite : merci !!!


4 commentaires:

Unknown a dit…

Bravo à vous. Belle étape, conditions particulièrement éprouvantes!!!... et magnifique reportage, comme toujours!

Unknown a dit…

Otro bello reportaje, tienes buen gusto para las fotografías.
Un saludo

Anonyme a dit…

bravo à toi et à ton équipe qui subit tout...

Anonyme a dit…

bravo tout est bien "ficellé" pour s'exprimer decouvrir toujours cette
nature qui tend les bras;je suis un éclogue avant tout mon president traduira a bientot sur le prochain blog